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L'administration Biden bannit le logiciel Kaspersky aux USA dès juillet, invoquant des préoccupations de sécurité nationale

Invoquant la sécurité nationale, les États-Unis interdiront le logiciel antivirus Kaspersky en juillet

En juillet 2024, l’administration Biden interdira toutes les ventes du logiciel antivirus Kaspersky aux États-Unis. Cette décision, rapportée par Reuters et confirmée par un dossier du ministère américain du Commerce, est motivée par des préoccupations de sécurité nationale. Le gouvernement américain estime que le logiciel de sécurité fabriqué par Kaspersky Lab, basé à Moscou, représente un risque significatif. Selon la secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, le gouvernement russe pourrait utiliser le logiciel de Kaspersky pour installer des logiciels malveillants, bloquer d’autres mises à jour de sécurité et collecter et utiliser les informations personnelles des Américains comme une arme.

Raimondo a déclaré lors d’un point de presse : « Quand vous pensez à la sécurité nationale, vous pensez peut-être aux armes, aux chars et aux missiles. Mais la vérité est que, de plus en plus, il s’agit de technologie, de technologie à double usage et de données. »

Les entreprises et les consommateurs américains ne pourront plus acheter de nouveaux logiciels de Kaspersky à partir du 24 juillet 2024. Les utilisateurs actuels auront la possibilité de télécharger le logiciel, de le revendre et de recevoir des mises à jour pendant 100 jours supplémentaires, permettant aux entreprises et aux particuliers de trouver une alternative. Les produits renommés utilisant le logiciel de Kaspersky seront également concernés par cette interdiction.

 

Cette décision fait suite à une enquête de sécurité nationale de deux ans menée par le ministère du Commerce sur le logiciel antivirus de Kaspersky. L’interdiction est mise en œuvre en vertu d’une loi d’autorisation de défense nationale signée sous l’administration Trump en 2018. Cette mesure est le point culminant de préoccupations de longue date au sein de plusieurs administrations présidentielles. Le logiciel de Kaspersky a été banni des systèmes des agences gouvernementales américaines à la suite d’allégations de liens avec les services de renseignement russes.

En 2022, la Commission fédérale des communications des États-Unis a ajouté Kaspersky à une liste de menaces pour la sécurité, incluant également les fabricants de matériel chinois Huawei et ZTE. Cette inclusion n’a pas interdit les ventes aux consommateurs, mais a empêché Kaspersky de recevoir un financement de la FCC.

En réponse à cette interdiction, Kaspersky et ses représentants ont toujours nié les allégations du gouvernement américain. Eugene Kaspersky, le PDG de l’entreprise, a qualifié les rapports de 2017 de « BS brassées sur [un] agenda politique ». La société a également accusé la FCC en 2022 de prendre des décisions « sur des bases politiques » et « non basées sur une évaluation technique des produits Kaspersky ».

Le 21 juin 2024, Kaspersky a publié une déclaration réitérant que les mesures prises par le ministère du Commerce sont avant tout politiques plutôt que basées sur des faits. La société s’engage à poursuivre toutes les options légalement disponibles pour protéger ses activités. La déclaration de Kaspersky souligne que la décision du Département américain du Commerce n’affecte pas la capacité de l’entreprise à vendre et à promouvoir des offres et des formations en matière de renseignements sur les cybermenaces aux États-Unis.

« Kaspersky est au courant de la décision du Département américain du Commerce d’interdire l’utilisation du logiciel Kaspersky aux États-Unis. La décision n’affecte pas la capacité de l’entreprise à vendre et à promouvoir des offres et/ou des formations en matière de renseignements sur les cybermenaces aux États-Unis. Malgré la proposition d’un système dans lequel la sécurité des produits Kaspersky aurait pu être vérifiée de manière indépendante par un tiers de confiance, Kaspersky estime que le ministère du Commerce a pris sa décision sur la base du climat géopolitique actuel et de préoccupations théoriques, plutôt que sur une évaluation complète de l’intégrité des produits et services de Kaspersky. Kaspersky ne s’engage pas dans des activités qui menacent la sécurité nationale des États-Unis et, en fait, a apporté une contribution significative en signalant et en protégeant divers acteurs menaçants qui ciblaient les intérêts et alliés des États-Unis. Nous poursuivrons toutes les options disponibles pour préserver nos opérations et nos relations actuelles. »

Depuis plus de 26 ans, Kaspersky a réussi à construire un avenir plus sûr en protégeant plus d’un milliard d’appareils. Kaspersky fournit des produits et services de pointe à ses clients du monde entier pour les protéger contre tous les types de cybermenaces et a démontré à plusieurs reprises son indépendance vis-à-vis de tout gouvernement. De plus, Kaspersky a mis en œuvre des mesures de transparence importantes, inégalées par aucun de ses pairs du secteur de la cybersécurité, pour démontrer son engagement durable en faveur de l’intégrité et de la fiabilité. La décision du ministère du Commerce ignore injustement ces preuves.

Le principal impact de ces mesures sera le bénéfice qu’elles apporteront à la cybercriminalité. La coopération internationale entre experts en cybersécurité est cruciale dans la lutte contre les logiciels malveillants, mais cette interdiction limitera ces efforts. En outre, cela prive les consommateurs et les organisations, grandes et petites, de la liberté d’utiliser la protection qu’ils souhaitent, les obligeant à s’éloigner de la meilleure technologie anti-malware du secteur, selon des tests indépendants. Cela entraînera une perturbation dramatique pour nos clients, qui seront contraints de remplacer de toute urgence la technologie qu’ils préfèrent et sur laquelle ils comptent pour leur protection depuis des années.

Kaspersky reste déterminé à protéger le monde contre les cybermenaces. L’activité de l’entreprise reste résiliente et solide, marquée par une croissance de 11 % des réservations de ventes en 2023. Nous attendons avec impatience ce que l’avenir nous réserve et continuerons à nous défendre contre les actions qui cherchent à nuire injustement à notre réputation et à nos intérêts commerciaux.


Cette interdiction de Kaspersky par les États-Unis marque un tournant important dans la cybersécurité mondiale. En invoquant des risques pour la sécurité nationale, les États-Unis imposent des mesures drastiques qui pourraient avoir des répercussions significatives sur les entreprises et les consommateurs. Les allégations de liens entre Kaspersky et le gouvernement russe continuent de diviser l’opinion, mais la décision de l’administration Biden reflète une méfiance croissante envers les technologies perçues comme des menaces potentielles. La situation géopolitique actuelle ne fait qu’intensifier ces tensions, et l’avenir de Kaspersky aux États-Unis demeure incertain.